En remontant encore plus loin dans l’histoire, cette partie du VIIIème arrondissement comptait à Paris le plus grand nombre d’hôtels particuliers et de maisons prestigieuses, comme les hôtels de Choiseul, édifiés au 18ème siècle, de Marigny, de Montbazon ou encore la célèbre “Folie Beaujon” construite peu avant la Révolution française, ensemble de pavillons et de terrains, sur lesquels furent édifiés, entre autres, la fameuse Chartreuse, une chapelle et un hospice pour orphelins.
La rareté de l’emplacement exigeait de faire honneur au patrimoine historique et artistique du quartier. Depuis 400 ans, le VIIIème arrondissement est le point de convergence de l’architecture et de l’art. La forte densité d’hôtels particuliers, de jardins et cours privées a attiré nombre de collectionneurs et de mécènes dont les legs sont visibles dans les nombreux musées, bibliothèques et instituts parisiens.
La Pagode, rue de Courcelles, ou encore la cathédrale russe orthodoxe Saint Alexandre Nevski, rue Daru, sont autant de témoignages de l’effervescence culturelle du quartier qui attira notamment Zola, Monet, Maupassant, Chopin, Proust ou encore Baudelaire.
Aux XVIII et XIXèmes siècles, les grands architectes et décorateurs côtoyaient sculpteurs, peintres ou artisans que l’on pouvait croiser à la Fonderie du Roule et à la Villa Wagram Saint-Honoré. Chaque époque a laissé sa trace : les immeubles de pierre de taille moulurée néo-Louis XV, l’originalité et la folie créative des Années 30, les façades vitrées des Années 60... L’empreinte esthétique est révélée partout pour celui qui sait regarder : galeries d’art, physionomie des immeubles témoins d’une vie artistique intense, grilles dorées du parc Monceau évoquant le travail des matériaux, cours intérieures, passages, portes cochères...
Sur le terrain de l’hôtel, proche de la rue de Lisbonne où Jacques-Emile Ruhlmann possédait son atelier, les architectes souhaitaient rendre hommage à la période Art Déco qui laissa ses stigmates un peu partout en Europe et en Amérique.
Le passage dans le VIIIème arrondissement de grands architectes, collectionneurs, dessinateurs, artistes comme Jules Leleu, Armand Albert Rateau ou encore Jacques-Emile Ruhlmann, a guidé les choix esthétiques pour réaliser l’Hôtel sur le thème des grands paquebots transatlantiques des années 30. En s’entourant de talents reconnus de l’architecture et de la décoration, l’Hôtel du Collectionneur s’inscrit incontestablement dans la lignée des grands hôtels parisiens et apporte son concours à l’histoire architecturale du quartier.